Femmes et hommes, l’égalité en question Édition 2022

Cet ouvrage fait le point sur l’égalité entre les femmes et les hommes aujourd’hui en France. Cette édition succède à celle de 2017.

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Paru le :Paru le03/03/2022
Femmes et hommes – L’égalité en question- Mars 2022
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Stéréotypes de genre

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Paru le :03/03/2022

Les représentations stéréotypées s’expriment notamment en matière d’éducation et de travail. En 2020, selon l’enquête Ouvrir dans un nouvel onglet Conditions de Vie et aspirations du CRÉDOC, les filles s’orientent moins vers les filières scientifiques et techniques dans l’enseignement supérieur d’abord en raison du manque de visibilité des femmes ayant choisi ces filières (38 % des personnes âgées de 15 ans ou plus considèrent qu’il s’agit de l’un des deux principaux freins à l’orientation dans ces filières), mais aussi du fait de la moindre attirance des filles pour celles‑ci (32 %), de l’influence des professeurs et psychologues de l’Éducation nationale, qui conseillent d’autres filières (31 %) ou encore de l’influence des parents, de la famille (30 %) (figure 1). Les principaux freins identifiés à l’orientation des garçons dans les filières paramédicales et sociales sont la moindre attirance des garçons pour celles‑ci (41 %), puis le manque de visibilité des hommes les ayant choisies (33 %), l’idée que les garçons ne se sentiraient pas à l’aise dans un milieu essentiellement féminin (32 %) et l’influence des parents, de la famille (31 %).

Figure 1 – Freins perçus à l'orientation dans certaines filières du supérieur en 2020, selon le sexe

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Figure 1 – Freins perçus à l'orientation dans certaines filières du supérieur en 2020, selon le sexe (en %) - Lecture : pour 28 % des femmes, la moindre attirance des filles pour les filières scientifiques et techniques est l'un des deux principaux freins à leur orientation dans ces filières.
Freins perçus à l'orientation des filles dans les filières scientifiques et techniques Freins perçus à l'orientation des garçons dans les filières paramédicales et sociales
Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble
Faible visibilité des femmes/hommes ayant choisi ces filières, manque d’exemples 40 37 38 34 32 33
Moindre attirance pour ces filières 28 36 32 36 47 41
Ne se sentent pas à l'aise dans un milieu essentiellement masculin/féminin 23 24 24 32 31 32
Influence des parents, de la famille 27 33 30 32 30 31
Influence de leurs pairs (amis, lycéens, étudiants, etc.) 15 16 15 21 19 20
Influence des professeurs et psychologues de l’Éducation nationale, qui conseillent d'autres filières 33 30 31 25 22 23
Manque de confiance plus fréquent dans ces domaines 30 22 27 14 16 15
  • Note : les questions posées étaient les suivantes : « Dans l’enseignement supérieur, les jeunes filles s’orientent moins vers les filières scientifiques et techniques. Par exemple, elles ne représentent que 28 % des élèves dans les écoles d’ingénieurs. Quelles sont selon vous les deux principales raisons ? En premier ? En deuxième ? » et « De même, dans l’enseignement supérieur, seuls 15 % des jeunes garçons choisissent de suivre des formations paramédicales et sociales notamment dans le domaine de l’aide à la personne (infirmier, aide-soignant, travailleur social, etc.). Quelles sont selon vous les deux principales raisons ? En premier ? En deuxième ? ».
  • Lecture : pour 28 % des femmes, la moindre attirance des filles pour les filières scientifiques et techniques est l'un des deux principaux freins à leur orientation dans ces filières.
  • Champ : France, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : CRÉDOC, enquête Conditions de vie et aspirations, janvier 2020.

47 % des hommes sont convaincus de la moindre attirance des garçons pour les filières paramédicales et sociales, contre 36 % des femmes. De même, 36 % des hommes sont convaincus de la moindre attirance des filles pour les filières scientifiques, contre 28 % des femmes. Pour expliquer la moindre présence féminine dans les filières scientifiques et techniques, les femmes pointent d’abord le manque de modèles féminins (40 %) et l’influence de l’institution scolaire (33 %). Elles citent aussi, beaucoup plus souvent que les hommes, le manque de confiance en soi dans ces domaines (30 % contre 22 %), sans opérer le même constat pour l’orientation des garçons.

Interrogées sur le premier conseil qu’elles donneraient à des jeunes dans leur recherche d’emploi, 28 % des personnes citent pour les jeunes femmes la possibilité de concilier vie familiale et professionnelle, et l’intérêt ou le contenu du travail (27 %), tandis que les jeunes hommes, aussi incités à considérer l’intérêt du travail (26 %), sont invités à se documenter sur l’avenir du secteur d’activité (25 %) (figure 2).

Figure 2 – Premier conseil donné dans la recherche d'un emploi en 2020, selon le sexe et l'âge

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Figure 2 – Premier conseil donné dans la recherche d'un emploi en 2020, selon le sexe et l'âge (en %) - Lecture : 17 % des femmes de moins de 40 ans indiquent que le premier conseil qu'elles donneraient à une jeune femme à la recherche d'un emploi serait le critère de la rémunération.
Conseil aux jeunes femmes Conseil aux jeunes hommes
Moins de 40 ans 40 ans ou plus Ensemble Moins de 40 ans 40 ans ou plus Ensemble
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
Les rémunérations 17 11 11 13 13 14 16 14 12 14
Les possibilités de carrière 18 16 14 14 15 18 16 14 13 15
L'avenir du secteur 13 18 16 15 15 19 22 28 27 25
L'intérêt, le contenu du travail 26 30 24 28 27 27 20 23 29 26
La possibilité de conjuguer sa vie de famille et sa vie professionnelle1 24 22 32 28 28 19 22 18 17 18
Aucun de ces éléments 2 4 1 1 2 3 2 2 1 2
  • 1. Horaires de travail, proximité géographique, etc.
  • Note : la question posée était la suivante : « Dans cette liste, quels sont, selon vous, les deux principaux éléments que vous conseilleriez à une jeune femme (resp. à un jeune homme) de prendre en compte lorsqu’elle (resp. il) recherche un emploi ? » : premier item cité.
  • Lecture : 17 % des femmes de moins de 40 ans indiquent que le premier conseil qu'elles donneraient à une jeune femme à la recherche d'un emploi serait le critère de la rémunération.
  • Champ : France, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : CRÉDOC, enquête Conditions de vie et aspirations, janvier 2020.

Toutefois, les femmes âgées de moins de 40 ans invitent davantage les jeunes femmes à tenir compte de critères de rémunération (17 %, contre 11 % des femmes âgées de 40 ans ou plus) et de carrière (18 %, contre 14 % des femmes âgées de 40 ans ou plus). Passée la quarantaine, les femmes conseillent plus souvent aux jeunes femmes de prendre en compte la conciliation entre vies privée et professionnelle (32 %, contre 24 % des femmes âgées de moins de 40 ans). Les hommes de moins de 40 ans encouragent les jeunes hommes à mieux concilier les temps de vie personnels et professionnels (22 %, contre 17 % chez les hommes âgés de 40 ans ou plus). Ils prodiguent même davantage ce conseil que celui de considérer en premier l’intérêt du travail (20 %), alors qu’ils font l’inverse avec les jeunes femmes : 30 % leur conseillent de privilégier d’abord l’intérêt du travail contre 22 % la conciliation des vies professionnelle et familiale.

En 1979, les deux tiers des personnes estimaient que le travail des femmes n’était pas forcément souhaitable. En 2020, la place des femmes sur le marché du travail fait bien plus largement consensus : huit sur dix estiment que les femmes devraient pouvoir travailler dès lors qu’elles le désirent, ou qu’elles devraient toujours travailler (figure 3). Mais ce point de vue n’est pas partagé de manière homogène dans la population. Les personnes peu ou pas diplômées expriment moins souvent cette opinion (71 %, contre 87 % parmi les titulaires d’un bac+3 ou plus), de même que les moins de 40 ans (75 % y sont favorables, contre 84 % des 40 ans ou plus). Enfin, les personnes vivant en couple avec des enfants pensent plus souvent que les femmes ne devraient jamais travailler quand elles ont des enfants en bas âge (13 %, contre 5 % des personnes en couple sans enfant).

Figure 3 – Opinions à l'égard du travail des femmes en 2020

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Figure 3 – Opinions à l'égard du travail des femmes en 2020 (en %) - Lecture : en 2020, 9 % des hommes estiment que les femmes ne devraient jamais travailler avec des enfants en bas âge.
Elles ne devraient jamais travailler avec des enfants en bas âge Elles ne devraient travailler que si nécessaire Elles devraient travailler quand elles le désirent / Elles devraient toujours travailler Elles ne devraient jamais travailler
Sexe
Femmes 9 9 80 1
Hommes 9 9 82 1
Âge
15-24 ans 12 12 74 1
25-39 ans 14 9 75 1
40-59 ans 7 8 83 1
60 ans ou plus 6 8 84 1
Diplôme
Aucun ou CEP 11 17 71 1
Brevet des collèges 11 8 79 1
CAP, BEP ou équivalent 9 10 80 1
Baccalauréat 11 8 79 1
Bac+2 7 8 84 1
Bac+3 ou plus 6 6 87 0
Ensemble 9 9 81 1
  • Note : la question posée est : « Des opinions diverses peuvent être exprimées à propos du travail des femmes. Quel est le point de vue qui semble correspondre le mieux au vôtre ? ». La modalité de réponse « Ne sait pas » n'est pas présentée (en moyenne 1 % des réponses).
  • Lecture : en 2020, 9 % des hommes estiment que les femmes ne devraient jamais travailler avec des enfants en bas âge.
  • Champ : France, personnes âgées de 15 ans ou plus.
  • Source : CRÉDOC, enquête Conditions de vie et aspirations, janvier 2020.