Dépenses de logement

Insee Références
Paru le :Paru le23/11/2023
France, portrait social- Novembre 2023

En 2022, les représentent 22 % du produit intérieur brut (PIB), soit 580,7 milliards d’euros (Md€) (figure 1). Leur croissance ralentit par rapport à l’année précédente, augmentant de 3,3 % en euros courants, après le rebond de +7,3 % en 2021 ayant suivi la crise sanitaire. Le ralentissement est notamment dû à celui des qui retrouvent un rythme proche d’avant-crise (+5,0 %, après +17,0 % en 2021) et s’établissent en 2022 à 166,0 Md€.

Les évoluent de façon plus structurelle que les dépenses en capital. En 2022, elles augmentent de 2,7 % (après +3,9 % en 2021) et s’élèvent à 414,7 Md€. Ce ralentissement résulte de la hausse limitée des loyers, plafonnée à 3,5 % en métropole dans le cadre du « bouclier loyer » mis en place en août 2022, et de la forte baisse en volume de la consommation d’énergie des ménages, dans un contexte d’appel à la « sobriété » énergétique, de la très forte augmentation des prix de l’énergie (gaz, fioul et électricité) et de températures hivernales relativement douces en métropole.

Figure 1Composantes de la dépense de logement

en milliards d’euros courants
Composantes de la dépense de logement (en milliards d’euros courants) - Lecture : En 2022, les ménages ont investi 76,6 milliards d'euros en logements neufs.
Composantes de la dépense de logement 1990 2000 2010 2015 2020 2021 2022
Consommation associée au service de logement 128,3 202,5 310,7 354,9 384,7 399,6 410,3
Loyers (réels et imputés), dont : 88,7 145,5 225,1 255,0 278,9 284,4 290,7
    loyers réels 28,3 45,4 67,7 75,9 83,7 85,8 87,8
Énergies et eau 22,0 30,4 46,6 54,1 58,5 63,4 64,7
Charges 15,4 22,8 32,9 37,7 38,9 43,2 46,0
Locaux d’hébergement 2,2 3,8 6,0 8,1 8,5 8,6 9,0
Subventions d’exploitation aux producteurs (hors bonifications) 0,1 0,2 0,1 0,2 0,2 0,2 0,3
Charges des producteurs liées aux logements vacants 1,2 1,6 2,5 3,2 3,6 3,9 4,1
Dépenses courantes de logement 129,6 204,3 313,3 358,2 388,6 403,7 414,7
Investissement en logements neufs 37,7 44,7 65,9 56,7 67,1 76,4 76,6
Gros travaux d’entretien-amélioration 22,9 31,7 44,1 47,1 47,4 56,6 63,6
Frais et droits dans l’ancien, avantages fiscaux 5,5 7,5 14,0 15,9 20,7 25,1 25,8
Dépenses en capital 66,2 83,8 124,0 119,7 135,2 158,2 166,0
Dépenses de logement 195,8 288,1 437,3 478,0 523,7 561,9 580,7
Part de la dépense de logement dans le PIB (en %) 18,6 19,5 21,9 21,7 22,6 22,5 22,0
  • Note : Les dépenses de loyers, réels et imputés, ont été révisées, y compris sur le passé, à partir de la nouvelle Enquête Nationale Logement 2020.
  • Lecture : En 2022, les ménages ont investi 76,6 milliards d'euros en logements neufs.
  • Champ : France.
  • Sources : Insee, comptes nationaux, base 2014 ; SDES, compte du logement.

En 2022, 26,7 % de la est allouée au service de logement (figure 2). Il s’agit du premier poste de dépenses, loin devant l’alimentation ou les transports (respectivement 17,3 % et 13,8 %). Après l’année exceptionnelle de 2020, marquée par le confinement et la réduction d’autres types de dépenses (transports, restauration, loisirs, etc.), la part des dépenses dédiée au logement diminue de nouveau en 2022 (-1,1 point, après -0,6 point en 2021) et revient à sa valeur moyenne de 2014 à 2019.

Figure 2Part des principaux postes de la dépense de consommation finale des ménages

en %
Part des principaux postes de la dépense de consommation finale des ménages (en %) - Lecture : En 2022, le logement représente 26,7 % de la dépense de consommation finale des ménages.
Année Alimentation¹ Logement Santé et éducation Transports
1986 19,4 20,0 3,1 14,5
1987 19,0 19,7 3,2 14,9
1988 18,7 19,7 3,4 15,0
1989 18,5 19,8 3,5 15,3
1990 18,3 20,1 3,6 15,1
1991 18,4 21,2 3,7 14,4
1992 18,0 21,8 3,8 14,4
1993 18,2 22,6 4,0 13,9
1994 18,2 22,8 4,1 14,4
1995 18,2 23,2 4,1 14,3
1996 17,9 23,5 4,0 14,6
1997 18,1 23,8 4,1 13,9
1998 17,9 23,7 4,0 14,2
1999 17,8 23,6 4,1 14,8
2000 17,6 23,0 4,0 14,8
2001 17,7 23,0 4,1 14,5
2002 17,9 23,2 4,2 14,3
2003 17,8 23,6 4,2 13,9
2004 17,4 23,8 4,3 14,1
2005 16,9 24,2 4,3 14,3
2006 16,6 24,6 4,4 14,2
2007 16,3 24,5 4,3 14,2
2008 16,4 24,9 4,4 14,2
2009 16,7 25,7 4,6 13,8
2010 16,8 25,8 4,6 13,8
2011 17,0 25,8 4,7 14,1
2012 17,4 26,6 4,7 13,8
2013 17,6 27,1 4,7 13,5
2014 17,5 26,9 4,8 13,3
2015 17,5 26,9 4,7 13,2
2016 17,4 26,7 4,7 13,3
2017 17,2 26,5 4,7 13,8
2018 17,1 26,5 4,6 14,3
2019 17,1 26,6 4,5 14,2
2020 19,4 28,4 4,5 11,8
2021 18,1 27,8 4,7 12,7
2022 17,3 26,7 4,6 13,8
  • 1. Dont tabac et boissons alcoolisées.
  • Lecture : En 2022, le logement représente 26,7 % de la dépense de consommation finale des ménages.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 2Part des principaux postes de la dépense de consommation finale des ménages

  • 1. Dont tabac et boissons alcoolisées.
  • Lecture : En 2022, le logement représente 26,7 % de la dépense de consommation finale des ménages.
  • Source : Insee, comptes nationaux,base 2014.

En 2022, 7,2 % des dépenses de logement sont prises en charge par la collectivité via des aides et des réductions de dépenses (41,5 Md€). Celles-ci bénéficient essentiellement au secteur locatif, à hauteur de 37 % pour le secteur social et 31 % pour le secteur libre. Les représentent 20,3 Md€. Pour les locataires, la part des dépenses courantes de logement couvertes par ces aides s’est fortement accrue dans les années 1990, en raison de l’extension de ces prestations à des publics plus larges, en particulier aux étudiants. Cependant, cette part a globalement diminué depuis le début des années 2000 et notamment depuis huit ans, passant de 15,2 % en 2014 à 11,7 % en 2022 (figure 3). Cette évolution récente s’explique par la baisse régulière du montant total des aides sociales malgré l’augmentation régulière des dépenses courantes (en volume et en prix) associées.

Figure 3Part de la dépense courante des locataires couverte par les prestations sociales liées au logement

en %
Part de la dépense courante des locataires couverte par les prestations sociales liées au logement (en %) - Lecture : En 2022, les prestations sociales liées au logement couvrent 9,7 % de la dépense courante des locataires du secteur privé.
Année Locataires du secteur privé Locataires du secteur social Ensemble
1986 7,6 17,1 10,6
1987 7,9 16,9 10,8
1988 7,5 16,5 10,5
1989 8,0 16,6 10,8
1990 8,8 17,4 11,7
1991 9,3 16,8 11,9
1992 10,2 17,5 12,8
1993 11,8 17,5 13,8
1994 12,2 18,0 14,3
1995 12,5 18,3 14,6
1996 12,4 17,8 14,5
1997 12,4 18,1 14,5
1998 12,5 18,1 14,7
1999 13,0 19,0 15,3
2000 12,9 19,0 15,2
2001 13,4 18,6 15,4
2002 13,9 19,4 16,0
2003 13,9 18,4 15,6
2004 14,0 18,4 15,7
2005 13,4 17,7 15,1
2006 13,3 16,9 14,7
2007 12,3 16,8 14,0
2008 12,7 17,3 14,5
2009 12,9 17,9 14,8
2010 12,9 17,8 14,7
2011 12,8 18,3 14,9
2012 11,9 19,2 14,6
2013 12,2 19,4 14,9
2014 12,4 20,0 15,2
2015 12,3 20,0 15,1
2016 12,0 20,0 15,0
2017 11,6 19,8 14,6
2018 11,0 17,9 13,5
2019 10,5 17,4 13,0
2020 11,0 17,0 13,2
2021 10,4 15,7 12,4
2022 9,7 15,1 11,7
  • Lecture : En 2022, les prestations sociales liées au logement couvrent 9,7 % de la dépense courante des locataires du secteur privé.
  • Champ : France, hors logements en collectivité (maisons de retraite, foyers, etc.).
  • Source : SDES, compte du logement.

Figure 3Part de la dépense courante des locataires couverte par les prestations sociales liées au logement

  • Lecture : En 2022, les prestations sociales liées au logement couvrent 9,7 % de la dépense courante des locataires du secteur privé.
  • Champ : France, hors logements en collectivité (maisons de retraite, foyers, etc.).
  • Source : SDES, compte du logement.

En 2022, la consommation des ménages au titre du service de logement représente en moyenne 12 000 euros par résidence principale (en hausse de 1,7 % sur un an) et 8 600 euros par résidence secondaire (figure 4). Parmi les locataires, elle s’élève à 10 700 euros pour un logement du secteur privé, contre 8 500 euros dans le parc social. Compte tenu des , la consommation annuelle moyenne des propriétaires occupants pour leur résidence principale est plus élevée et s’établit à 13 600 euros.

Figure 4Consommation annuelle moyenne associée au service de logement selon le statut d’occupation

en euros par logement
Consommation annuelle moyenne associée au service de logement selon le statut d’occupation (en euros par logement) - Lecture : En 2022, les ménages locataires du secteur privé consacrent en moyenne 10 686 euros au service de leur résidence principale (loyer, énergie et eau, charges).
Statut d'occupation 1990 2000 2010 2015 2020 2021 2022
Résidences principales 5 290 7 426 10 131 11 018 11 407 11 763 11 968
Propriétaires occupants (y c. loyers imputés) 6 052 8 490 11 527 12 548 13 007 13 403 13 635
Locataires du secteur privé 4 748 6 709 8 972 9 788 10 202 10 506 10 686
Locataires du secteur social 3 767 5 269 7 254 7 769 7 985 8 299 8 471
Résidences secondaires 3 351 4 925 6 961 7 673 8 169 8 371 8 551
  • Note : Les dépenses de consommation associées au service de logement sont comptabilisées hors prestations sociales liées au logement.
  • Lecture : En 2022, les ménages locataires du secteur privé consacrent en moyenne 10 686 euros au service de leur résidence principale (loyer, énergie et eau, charges).
  • Champ : France, hors logements en collectivité (maisons de retraite, foyers, etc.).
  • Source : SDES, compte du logement.

Définitions

Les dépenses de logement regroupent :

• les dépenses en capital, qui englobent les dépenses destinées à accroître le parc de logements ou à prolonger sa durée de vie, c’est-à-dire les dépenses d’acquisition de logements et de travaux, nettes des cessions de logements anciens ;

• les dépenses courantes de logement, qui couvrent les loyers que doivent acquitter les locataires, les loyers imputés que les propriétaires occupants auraient à acquitter s’ils étaient locataires de leur logement, les dépenses d’énergie pour se chauffer et s’éclairer ainsi que les charges.

Les dépenses en capital englobent les dépenses destinées à accroître le parc de logements ou à prolonger sa durée de vie, c’est‑à‑dire les dépenses d’acquisition de logements et de travaux, nettes des cessions de logements anciens.

Les dépenses courantes de logement, qui couvrent les loyers que doivent acquitter les locataires, les loyers imputés que les propriétaires occupants auraient à acquitter s’ils étaient locataires de leur logement, les dépenses d’énergie pour se chauffer et s’éclairer ainsi que les charges.

La dépense de consommation finale des ménages comprend les dépenses effectivement réalisées par les ménages pour acquérir des biens et des services destinés à la satisfaction de leurs besoins. Les biens et services correspondants ne sont pas stockés, mais considérés comme consommés au moment de leur achat, même si certains d’entre eux sont durables (voitures, électroménagers, meubles, etc.).

La dépense de consommation finale des ménages ne comprend pas les dépenses partiellement ou totalement couvertes par des transferts sociaux en nature. Seules interviennent, par exemple, dans la dépense de consommation finale des ménages, la part des dépenses de santé, d’éducation, de logement, restant à leur charge, après remboursements éventuels. La partie qui leur est remboursée entre dans la dépense de consommation finale des administrations publiques.

La dépense de consommation finale des ménages comprend quelques cas particuliers, qui correspondent aux situations dans lesquelles les ménages produisent eux‑mêmes les biens et les services qu’ils consomment. Ainsi, les services de logement produits par les propriétaires qui occupent leur propre logement donnent lieu à l’enregistrement d’une dépense des propriétaires, dont le montant est égal à celui de leur production. Par ailleurs, ce sont les ménages – et non leurs employeurs – qui réalisent la dépense de consommation finale correspondant aux biens et aux services reçus au titre d’une rémunération en nature.

Les prestations sociales liées au logement désignent les aides versées aux ménages pour alléger leurs dépenses de consommation associées au service de logement. Elles comprennent entre autres l’aide personnalisée au logement (APL), l’allocation de logement à caractère familial (ALF) et l’allocation de logement à caractère social (ALS).

Le loyer imputé correspond à l'estimation de l’équivalent monétaire de l’avantage que procure au ménage la propriété de sa résidence principale : à savoir, le loyer qu’il aurait à payer s’il était locataire du logement qu’il habite.

Pour en savoir plus

Ouvrir dans un nouvel onglet« Compte du logement 2022 – Rapport de la Commission des comptes du logement », Datalab, Commissariat général au développement durable, septembre 2023.