L'essentiel sur... les salaires

Quelle est l’évolution des salaires dans le secteur privé et dans la fonction publique ? Les écarts entre femmes et hommes se réduisent-ils ? Quelles différences de salaires entre territoires ?...

L’essentiel sur… les salaires fournit des éléments de cadrage pour aborder ces questions, à l’aide de chiffres clés représentés de manière visuelle et d’un court commentaire.

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Chiffres-clés
Paru le :Paru le30/01/2024
- Janvier 2024

1. Combien les salariés gagnent-ils en moyenne en France ?

En 2022, les salariés du secteur privé gagnent en moyenne 2 630 euros nets par mois en équivalent temps plein (c’est-à-dire pour un volume de travail correspondant à un temps complet). Le salaire diffère selon la catégorie socioprofessionnelle : 4 490 euros nets mensuels en moyenne pour les cadres, contre 1 880 euros pour les employés et 1 940 euros pour les ouvriers.

Dans la fonction publique, les salariés – qu’ils soient fonctionnaires ou non – gagnent en moyenne 2 430 euros nets par mois en équivalent temps plein en 2021. Cette moyenne recouvre des disparités selon le statut et la catégorie hiérarchique des agents. Le salaire net moyen des fonctionnaires s’élève à 2 500 euros et celui des autres agents de la fonction publique (hors personnels médicaux) à 1 990 euros.

Salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein en 2022 dans le secteur privé

en euros
Salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein en 2022 dans le secteur privé (en euros)
Caractéristiques Salaire
Cadres1 4 490
Professions intermédiaires 2 570
Employés 1 880
Ouvriers 1 940
Femmes 2 400
Hommes 2 790
Ensemble 2 630
  • 1. Y compris chefs d'entreprises salariés.
  • Lecture : en 2022, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du privé est de 2 630 euros.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2022.

Salaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein en 2022 dans le secteur privé

  • 1. Y compris chefs d'entreprises salariés.
  • Lecture : en 2022, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du privé est de 2 630 euros.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2022.

2. Comment ont évolué les salaires au cours des dernières décennies ?

Entre 1996 et 2022, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du secteur privé a augmenté de 14,1 %, en euros constants (c’est-à-dire corrigé de l’inflation), soit +0,5 % par an en moyenne. Le salaire des ouvriers a progressé de 16,3 % sur cette période, soit plus rapidement que celui des autres catégories socioprofessionnelles (+11,2 % pour les employés, +3,4 % pour les cadres et +2,4 % pour les professions intermédiaires). Les salaires d’une partie des employés et des ouvriers, notamment les moins qualifiés, sont proches du Smic. De ce fait, ils peuvent bénéficier de ses revalorisations, directement ou par un effet de diffusion, au travers notamment d’accords de branches. Les salaires des cadres sont quant à eux davantage sensibles aux chocs conjoncturels, car ils intègrent une part variable liée à la performance individuelle ou collective, en général plus forte que pour les autres catégories socioprofessionnelles.

Sur une période plus récente, entre la crise économique de 2008-2009 et 2021, le salaire net en équivalent temps plein a augmenté en moyenne de 5,8 % en euros constants dans le privé, soit une hausse de 0,5 % en moyenne par an. Sur la même période, il a augmenté de 1,6 % dans la fonction publique, soit +0,1 % en moyenne par an.

Évolution du salaire net moyen en équivalent temps plein dans le secteur privé

Indice base 100 en 1996, évolutions en euros constants¹
Évolution du salaire net moyen en équivalent temps plein dans le secteur privé (Indice base 100 en 1996, évolutions en euros constants¹)
Année Cadres² Professions
intermédiaires
Employés Ouvriers Ensemble
1996 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
1997 100,5 100,1 100,7 100,9 100,6
1998 100,9 100,2 101,9 101,4 101,6
1999 103,4 100,7 102,4 102,4 103,1
2000 105,2 100,7 101,8 102,6 103,6
2001 106,1 100,1 102,4 103,4 104,3
2002 106,3 100,0 102,5 104,1 104,4
2003 105,6 100,0 102,4 104,6 104,5
2004 105,1 99,5 102,0 105,1 104,6
2005 106,1 100,0 103,1 106,3 105,7
2006 106,4 100,5 103,4 105,8 105,9
2007 108,7 101,5 104,3 107,3 107,6
2008 108,0 101,4 104,4 108,6 107,9
2009 106,3 101,4 105,6 110,9 109,3
2010 107,6 101,6 105,5 110,7 109,8
2011 105,8 101,5 106,7 113,5 110,2
2012 104,8 100,3 105,9 112,9 109,7
2013 103,5 99,9 106,2 112,6 109,5
2014 104,0 100,6 107,1 113,1 110,0
2015 105,1 101,1 108,0 114,4 111,3
2016 105,4 101,2 108,0 114,6 111,7
2017 105,6 102,2 108,7 115,1 112,7
2018 105,4 101,7 108,7 115,3 113,1
2019 104,6 103,1 110,7 117,7 114,3
2020 106,6 104,5 112,9 118,5 117,8
2021 104,7 103,3 112,1 117,4 115,6
2022 103,4 102,4 111,2 116,3 114,1
  • 1. Corrigées de l'inflation.
  • 2. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Lecture : entre 1996 et 2022, le salaire net moyen en équivalent temps plein dans le secteur privé a augmenté de 14,1 % en euros constants.
  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 1999, salariés du privé, y compris apprentis, stagiaires, bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, bases Tous salariés, séries longues sur les salaires.

Évolution du salaire net moyen en équivalent temps plein dans le secteur privé

  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • 2. Corrigées de l'inflation.
  • Lecture : entre 1996 et 2022, le salaire net moyen en équivalent temps plein dans le secteur privé a augmenté de 14,1 % en euros constants.
  • Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 1999, salariés du privé, y compris apprentis, stagiaires, bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, bases Tous salariés, séries longues sur les salaires.

3. Quel est l'écart entre les hauts et les bas salaires ?

En 2021, la moitié des salariés du secteur privé perçoivent moins de 2 010 euros nets par mois en équivalent temps plein. Ce salaire net médian est inférieur de 20 % au salaire moyen, ce qui traduit une plus forte concentration des salaires dans le bas de la distribution. Un salarié sur dix gagne moins de 1 370 euros nets (1ᵉʳ décile, D1), alors que le Smic mensuel net s’établit à 1 258 euros fin 2021. À l’autre extrémité de la distribution, un salarié sur dix perçoit plus de 4 010 euros (9ᵉ décile, D9) ; le ratio interdécile (D9/D1), qui est une mesure de la dispersion des salaires, est donc de 2,9. Un salarié sur cent gagne plus de 9 600 euros nets (99ᵉ centile), soit environ huit fois le Smic.

Dans la fonction publique, le salaire net médian en équivalent temps plein s’établit à 2 180 euros par mois en 2021. L’éventail des salaires y est globalement plus resserré que dans le privé : le 9ᵉ décile (3 520 euros) est 2,3 fois plus élevé que le 1ᵉʳ décile (1 510 euros).

Dispersion des salaires mensuels nets en équivalent temps plein en 2021

en euros
Dispersion des salaires mensuels nets en équivalent temps plein en 2021 (en euros)
Quantile Secteur privé Fonction publique
1ᵉʳ décile 1 370 1 510
1ᵉʳ quartile 1 590 1 770
Médiane 2 010 2 180
3ᵉ quartile 2 770 2 760
9ᵉ décile 4 010 3 520
  • Lecture : en 2021, un salarié dans le privé sur deux perçoit un salaire net mensuel inférieur à 2 010 euros en équivalent temps plein (médiane). Un sur quatre perçoit un salaire mensuel supérieur à 2 770 euros (3ᵉ quartile), un sur dix un salaire mensuel supérieur à 4 010 euros (9ᵉ décile).
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs pour le privé ; hors militaires, apprentis, internes et externes médicaux, assistants maternels et familiaux pour la fonction publique.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2021, système d'information sur les agents des services publics (Siasp) 2021.

Dispersion des salaires mensuels nets en équivalent temps plein en 2021

  • Lecture : en 2021, un salarié dans le privé sur deux perçoit un salaire net mensuel inférieur à 2 010 euros en équivalent temps plein (médiane). Un sur quatre perçoit un salaire mensuel supérieur à 2 770 euros (3ᵉ quartile), un sur dix un salaire mensuel supérieur à 4 010 euros (9ᵉ décile).
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs pour le privé ; hors militaires, apprentis, internes et externes médicaux, assistants maternels et familiaux pour la fonction publique.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2021, système d'information sur les agents des services publics (Siasp) 2021.

4. Les écarts de salaire entre les femmes et les hommes se réduisent-ils ?

Dans le secteur privé, les femmes salariées gagnent en moyenne 15,9 % de moins que les hommes en équivalent temps plein, c’est-à-dire pour un même volume de travail (chiffres de 2020). À cet écart de salaire s’ajoutent des inégalités de volume de travail, les femmes étant bien plus souvent à temps partiel et moins souvent en emploi dans l’année que les hommes. Le concept de revenu salarial, ensemble des rémunérations effectivement perçues par le salarié quel que soit son volume de travail dans l'année, tient compte de ces deux sources d’écart : dans le secteur privé, les femmes perçoivent en moyenne un revenu salarial inférieur de 24,5 % à celui des hommes, soit un écart de 9,2 points inférieur à celui observé en 1995 (33,7 %).

Ces inégalités sont moins élevées dans la fonction publique : l’écart de salaire en équivalent temps plein entre les femmes et les hommes y est de 13,1 % et celui de revenu salarial de 16,5 %. Toutefois, ces inégalités s’y contractent moins vite : l’écart de revenu salarial s’y est réduit de 2,2 point entre 1995 et 2020.

Écarts de rémunération nette moyenne entre les femmes et les hommes

en %
Écarts de rémunération nette moyenne entre les femmes et les hommes (en %)
Année Salaire en équivalent temps plein Revenu salarial
Secteur privé Fonction publique Secteur privé Fonction publique
1995 22,1 14,8 33,7 18,7
1996 22,6 15,5 34,1 19,9
1997 22,2 15,3 34,0 19,4
1998 21,9 14,8 34,0 19,4
1999 21,5 14,3 34,3 19,1
2000 22,2 14,6 34,5 19,2
2001 22,2 14,8 34,1 18,9
2002 21,9 14,5 33,8 19,1
2003¹ 21,6 14,6 33,4 19,3
2004¹ 21,4 14,7 32,9 19,4
2005¹ 21,1 14,7 32,5 19,6
2006 20,8 14,8 32,0 19,7
2007 21,0 14,5 31,7 19,3
2008 21,0 15,0 31,9 19,4
2009 20,4 16,7 30,5 21,1
2010 20,0 16,4 29,8 19,4
2011 19,8 17,0 29,9 19,4
2012 19,7 16,4 29,5 18,5
2012² 19,8 16,3 29,7 18,5
2013 19,4 16,1 28,9 19,8
2014 19,1 15,5 28,4 18,9
2015 19,1 15,1 27,8 18,3
2016 18,4 14,2 27,2 17,3
2017 17,9 13,8 27,0 16,8
2018 17,5 14,0 26,5 17,2
2019 16,6 14,2 25,7 17,3
2020 15,9 13,1 24,5 16,5
  • 1. Évolutions lissées entre 2002 et 2006.
  • 2. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire (CPCSO) ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial. Une estimation du montant de ces cotisations a été effectuée pour l’année 2012 afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et le revenu salarial en 2013.
  • Note : le revenu salarial et le salaire en équivalent temps plein (EQTP) sont calculés sur l'ensemble des postes occupés par un individu pendant l'année, quel que soit le secteur (privé ou public). Les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à celui de l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important (ou, en cas d'égalité, leur rémunération nette). En 2009, un changement de système d’information (Siasp) provoque une légère rupture de série sur les salaires versés par le secteur public.
  • Lecture : en 1995, le salaire en équivalent temps plein (EQTP) des femmes était inférieur à celui des hommes de 22,1 % pour les salariés travaillant principalement dans le secteur privé et de 14,8 % pour ceux travaillant principalement dans la fonction publique.
  • Champ : France métropolitaine de 1995 jusqu'en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002. Salariés hors apprentis et stagiaires, hors élus, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés 2020.

Écarts de rémunération nette moyenne entre les femmes et les hommes

  • 1. Évolutions lissées entre 2002 et 2006.
  • 2. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire (CPCSO) ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul du revenu salarial. Une estimation du montant de ces cotisations a été effectuée pour l’année 2012 afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et le revenu salarial en 2013.
  • Note : le revenu salarial et le salaire en équivalent temps plein (EQTP) sont calculés sur l'ensemble des postes occupés par un individu pendant l'année, quel que soit le secteur (privé ou public). Les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à celui de l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important (ou, en cas d'égalité, leur rémunération nette). En 2009, un changement de système d’information (Siasp) provoque une légère rupture de série sur les salaires versés par le secteur public.
  • Lecture : en 1995, le salaire en équivalent temps plein (EQTP) des femmes était inférieur à celui des hommes de 22,1 % pour les salariés travaillant principalement dans le secteur privé et de 14,8 % pour ceux travaillant principalement dans la fonction publique.
  • Champ : France métropolitaine de 1995 jusqu'en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002. Salariés hors apprentis et stagiaires, hors élus, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés 2020.
Brut, net, ..., quel concept de salaire pour quel usage ?
Brut, net, ..., quel concept de salaire pour quel usage ?

Le salaire est le paiement du travail convenu entre un salarié et son employeur au titre du contrat de travail, ou au titre de l’emploi pour les fonctionnaires. Il comprend le salaire de base (ou traitement indiciaire dans la fonction publique) mais aussi les primes, la rémunération des heures supplémentaires ou complémentaires effectuées, l’épargne salariale et les avantages en nature.

Le salaire brut est la rémunération du travail contractualisée entre le salarié et son employeur : il correspond aux sommes perçues par le salarié avant déduction des cotisations de sécurité sociale à sa charge, de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

Le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié, en espèces ou en nature, avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Il est net de toutes cotisations sociales, de CSG et de CRDS. Il ne correspond toutefois pas au montant réellement perçu par le salarié chaque mois, parfois appelé salaire « supernet », celui-ci étant également net du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.

Ces concepts statistiques de salaires nets et bruts sont proches, sans les recouvrir complètement, des différentes assiettes qui servent pour déterminer les cotisations, contributions et impôts sur le revenu (assiette de sécurité sociale déplafonnée ou plafonnée, assiette CSG, net fiscal, etc.).

Le coût de la main-d’œuvre ou coût du travail, parfois également appelé salaire « superbrut », correspond à l’ensemble des dépenses encourues par les employeurs pour l’emploi de salariés. C’est souvent celui retenu pour des comparaisons internationales. Dans une vision stricte, il comprend, en plus des salaires bruts, les cotisations sociales à la charge de l’employeur (sécurité sociale, chômage, retraite, prévoyance, indemnités de départ), que celles‑ci soient obligatoires, conventionnelles ou facultatives, et desquelles sont déduites les éventuelles exonérations de cotisations sociales. Dans une vision extensive, il couvre aussi les frais de recrutement, de formation professionnelle (taxe d’apprentissage, contributions patronales au financement de la formation professionnelle, etc.), les taxes sur les salaires et les autres impôts relatifs à l’emploi, déduction faite des subventions destinées à favoriser l’emploi et perçues par l’employeur.

Différents concepts de salaire, pour différentes approches

Les salaires français : quelle position au sein de l’Europe ?
Les salaires français : quelle position au sein de l’Europe ?

En 2018, dans l’Union européenne (UE), le salaire horaire brut dans l’industrie, la construction et le tertiaire (hors administrations publiques), pour les entreprises de 10 salariés ou plus, s’élève en moyenne à 15,4 euros de l’heure travaillée, allant de 3,3 euros en Bulgarie à 29,5 euros au Danemark. La France se situe au-dessus de la moyenne européenne, avec un salaire horaire moyen de 18,1 euros. Elle occupe la 9e position des pays de l’UE aux salaires horaires les plus élevés, juste derrière les Pays-Bas (18,3 euros) et l’Allemagne (19,7 euros).

Les différences de salaire sont très marquées entre les pays de l’ex-UE à 15 et les pays d’Europe de l’Est entrés plus récemment dans l’UE. Elles sont toutefois moindres une fois mesurées en standard de pouvoir d’achat (SPA), unité monétaire fictive qui neutralise les différences de niveau de prix entre les pays.

Salaire horaire brut moyen en euros et en standard de pouvoir d’achat en 2018, dans l’Union européenne

Salaire horaire brut moyen en euros et en standard de pouvoir d’achat en 2018, dans l’Union européenne - Lecture : en 2018, le salaire horaire brut moyen en France s’établit à 18,1 euros, contre 19,7 euros en Allemagne. En standard de pouvoir d’achat, le salaire horaire brut moyen s’établit à 15,9 en France et 18,4 en Allemagne.
Salaire horaire brut moyen en euros Salaire horaire brut moyen en SPA
Bulgarie 3,3 6,4
Roumanie 5,1 9,5
Lituanie 5,3 7,8
Hongrie 5,5 8,5
Lettonie 6,3 8,2
Pologne 6,3 10,5
Croatie 6,4 9,1
Slovaquie 6,7 8,4
République tchèque 7,1 9,7
Estonie 7,5 9,0
Portugal 7,7 8,6
Grèce 8,7 10,1
Slovénie 9,6 11,0
Chypre 11,3 12,5
Malte 11,9 14,0
Espagne 12,2 12,7
Italie 15,6 15,0
Autriche 17,4 15,6
France 18,1 15,9
Pays-Bas 18,3 15,9
Allemagne 19,7 18,4
Finlande 20,1 15,9
Belgique 20,2 17,6
Suède 20,2 16,3
Irlande 22,9 17,2
Luxembourg 25,1 19,4
Danemark 29,5 20,9
Union Européenne à 27 pays 15,4 15,4
Zone euro à 19 pays 16,9 16,0
  • Lecture : en 2018, le salaire horaire brut moyen en France s’établit à 18,1 euros, contre 19,7 euros en Allemagne. En standard de pouvoir d’achat, le salaire horaire brut moyen s’établit à 15,9 en France et 18,4 en Allemagne.
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus de l’industrie, de la construction et du tertiaire, hors administrations publiques ; y compris salariés apprentis.
  • Source : instituts nationaux de statistique, Eurostat, Structure of Earnings Survey 2018 (SES 2018).

Salaire horaire brut moyen en euros et en standard de pouvoir d’achat en 2018, dans l’Union européenne

  • Lecture : en 2018, le salaire horaire brut moyen en France s’établit à 18,1 euros, contre 19,7 euros en Allemagne. En standard de pouvoir d’achat, le salaire horaire brut moyen s’établit à 15,9 en France et 18,4 en Allemagne.
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus de l’industrie, de la construction et du tertiaire, hors administrations publiques ; y compris salariés apprentis.
  • Source : instituts nationaux de statistique, Eurostat, Structure of Earnings Survey 2018 (SES 2018).
Comment comparer les salaires au regard du temps travaillé et de l’inflation  ?
Comment comparer les salaires au regard du temps travaillé et de l’inflation  ?

En salaire horaire ou en équivalent temps plein : des indicateurs pour comparer les salaires quel que soit le volume de travail

Le salaire, rapporté à une unité de volume de travail qui peut être une heure (salaire horaire) ou un équivalent temps plein (salaire en EQTP), permet de comparer des emplois ou des postes de travail de durée et de temps de travail différents.

La rémunération perçue effectivement par le salarié sur une année – appelée revenu salarial – intègre ainsi deux dimensions : le prix d’une unité de travail salarié d’une part, le volume de travail réalisé sur l’année d’autre part.

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000 / (0,5 x 0,8) = 25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris les postes à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif – autrement dit pondérés par ce même volume (soit 0,5 x 0,8 = 0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

En euros constants : les évolutions de salaires analysées à l’aune de l’inflation

L’évolution des salaires en euros courants (ou en valeurs nominales) entre deux dates reflète la variation des salaires perçus entre ces deux dates. Afin d’apprécier l’évolution de pouvoir d’achat de ces salaires, leur évolution nominale peut être également corrigée de l’inflation, c’est-à-dire de la variation des prix à la consommation : on parle alors d’évolution des salaires en euros constants (ou en valeurs réelles).

Par exemple, un salaire annuel passant de 20 000 euros à 21 000 euros entre deux années augmente de 5 % en euros courants ; si l’inflation sur la même période est également de 5 %, le salaire est stable en euros constants ; en d’autres termes, son pouvoir d’achat est inchangé.

Comment s'expliquent les différences de salaires entre les femmes et les hommes ?
Comment s'expliquent les différences de salaires entre les femmes et les hommes ?

En 2021 dans le secteur privé, le revenu salarial des femmes, soit la rémunération annuelle moyenne effectivement perçue, est inférieure de 24 % à celui des hommes. Cet écart reflète d’abord des différences de volume de travail annuel. Les femmes travaillent près de 4 fois plus souvent à temps partiel que les hommes, situation qui peut relever d’un choix personnel ou être subie. Par ailleurs, elles sont moins souvent en emploi au cours de l’année que les hommes.

À temps de travail identique, l’écart de salaire en équivalent temps plein (EQTP) entre les femmes et les hommes est de 15 % ; le salaire en EQTP correspond à la rémunération qu’aurait perçue le salarié s’il avait travaillé à temps plein toute l’année. Cet écart de 15 % reflète en premier lieu l’effet de la ségrégation professionnelle. Les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes métiers et ne travaillent pas dans les mêmes secteurs ou les mêmes entreprises. De plus, elles ont moins de chances d’accéder aux postes à responsabilités : un quart seulement des postes des cadres dirigeants sont occupés par des femmes. Ces différences de carrières entre les femmes et les hommes s’amplifient à la naissance des enfants.

À temps de travail identique et à même profession exercée pour le même employeur, l’écart de salaire entre femmes et hommes se réduit à 4 % environ. Pour autant, cet écart de salaire à poste équivalent ne peut s’interpréter comme une mesure de la discrimination salariale car il n’est pas corrigé de différences de caractéristiques comme l’expérience, l’ancienneté dans l’entreprise, le diplôme, qui peuvent l’affecter, à la hausse comme à la baisse.

Part de femmes parmi les salariés et professions les plus représentées, selon le niveau de salaire

en %
Part de femmes parmi les salariés et professions les plus représentées, selon le niveau de salaire (en %) - Lecture : si on ordonne les emplois (des femmes et des hommes) sur une même échelle de 0 à 100, du moins (0) au mieux rémunéré (100), il y a 55,0 % de femmes à l'échelon numéro 5 (5ᵉ centile).
Niveau de salaire (sur une échelle de 0 à 100) Part des femmes
0 42,8
1 50,7
2 47,9
3 44,6
4 52,5
5 55,0
6 54,3
7 54,4
8 54,1
9 54,7
10 54,0
11 53,1
12 52,3
13 51,9
14 51,4
15 50,8
16 50,1
17 49,8
18 48,7
19 48,4
20 47,9
21 47,6
22 47,1
23 46,7
24 46,3
25 46,1
26 46,0
27 45,8
28 45,3
29 45,1
30 44,9
31 44,4
32 44,4
33 44,1
34 43,8
35 43,6
36 43,3
37 43,0
38 42,8
39 42,4
40 42,3
41 42,2
42 42,0
43 41,9
44 41,3
45 41,2
46 41,0
47 40,8
48 40,6
49 40,0
50 39,8
51 39,7
52 39,6
53 39,6
54 39,1
55 39,2
56 39,1
57 39,2
58 38,9
59 38,9
60 38,7
61 38,8
62 38,7
63 38,8
64 38,6
65 38,3
66 38,3
67 38,7
68 38,4
69 38,3
70 38,1
71 38,2
72 38,3
73 38,0
74 38,0
75 38,0
76 37,8
77 37,8
78 37,6
79 37,3
80 37,3
81 37,0
82 36,9
83 36,6
84 36,3
85 35,8
86 35,3
87 35,0
88 34,4
89 33,8
90 33,4
91 32,6
92 32,2
93 31,8
94 30,9
95 30,2
96 29,4
97 28,7
98 26,4
99 21,9
  • Lecture : si on ordonne les emplois (des femmes et des hommes) sur une même échelle de 0 à 100, du moins (0) au mieux rémunéré (100), il y a 55,0 % de femmes à l'échelon numéro 5 (5ᵉ centile).
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2021.

Part de femmes parmi les salariés et professions les plus représentées, selon le niveau de salaire

  • Note : pour chaque zone de la distribution des salaires sont indiquées les professions qui y sont les plus représentées parmi les femmes (en vert), les hommes (en bleu), ou à la fois parmi les femmes et les hommes (en turquoise). L'emplacement du libellé de profession dans la figure est déterminé en abscisse par l'échelon de la distribution auquel correspond le salaire moyen de la profession (femmes et hommes confondus), en ordonnée par la répartition entre femmes et hommes dans la profession.
  • Lecture : si on ordonne les emplois (des femmes et des hommes) sur une même échelle de 0 à 100, du moins (0) au mieux rémunéré (100), il y a 55,0 % de femmes et 45,0 % d’hommes à l'échelon numéro 5 (5ᵉ centile). Le salaire moyen en EQTP des ouvriers peu qualifiés de type industriel se trouve dans le 11ᵉ centile. Ces emplois sont occupés à 64 % par des hommes.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2021.
Salariés et non-salariés : des revenus d’activité comparables ?
Salariés et non-salariés : des revenus d’activité comparables ?

Près de 4 millions de personnes dirigent une entreprise en France. Appelés « indépendants », ils se différencient des autres travailleurs, en particulier par l’absence de contrat de travail et de lien de subordination juridique à l’égard d’un donneur d’ordre. Ils présentent une très grande variété de profils, du micro-entrepreneur au patron de grande société. Parmi eux, plus de 90 % sont affiliés à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés (les « non‑salariés »).

Le revenu d’activité des non-salariés correspond conventionnellement au revenu professionnel imposable auquel sont réintégrés certains allègements fiscaux et cotisations sociales facultatives : chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs (après abattement pour frais professionnels), bénéfice net des entrepreneurs individuels, rémunération des gérants majoritaires de sociétés. Il est net de cotisations sociales, mais – à l’inverse des salariés – ne l’est pas des contributions sociales demeurant soumises à l’impôt sur le revenu (part de la CSG non-déductible du revenu imposable, CRDS). En outre, pour les non-salariés, le nombre d’heures travaillées n’est pas connu des organismes sociaux ; il n’est donc pas possible de calculer un revenu horaire ou en équivalent temps plein. Les comparaisons entre salariés et non-salariés portent donc en général sur les rémunérations perçues sans les rapporter à un volume de travail effectif.

Au-delà de ces différences, la comparaison des revenus des salariés et des non-salariés est délicate dans la mesure où le revenu tiré d’une activité non salariée couvre une part des dépenses courantes ou d’investissement que les non-salariés doivent engager pour exercer leur activité, ainsi que la part de risque que ce statut comporte.

En moyenne, les non-salariés perçoivent un revenu professionnel (global, y compris éventuelles activités salariées exercées en complément) nettement supérieur à celui des personnes exerçant principalement comme salariés dans le privé. La dispersion des revenus est toutefois nettement plus élevée parmi les non-salariés, ce qui reflète des situations professionnelles plus hétérogènes, entre micro-entrepreneurs à faibles revenus et non-salariés classiques exerçant les métiers parmi les plus rémunérateurs (médecins, avocats, etc.).

Distribution du revenu d’activité en 2019 selon la nature de l'employeur principal

en euros
Distribution du revenu d’activité en 2019 selon la nature de l'employeur principal (en euros)
Quantile Non-salariés Salariés du secteur privé Salariés de la fonction publique Ensemble
1er décile 1 390 2 780 5 230 2 890
1er quartile 6 400 9 570 16 000 10 180
Médiane 19 030 19 330 22 740 20 170
3e quartile 42 250 28 480 30 230 29 460
9e décile 81 920 41 590 39 890 43 150
Moyenne 35 690 22 460 24 040 23 820
  • Note : dans cette figure, les individus sont considérés comme « non-salariés » si la majorité de leurs revenus provient d’une activité non salariée. Dans le cas contraire, ils sont alors considérés comme « salariés », du secteur privé ou de la fonction publique selon le secteur de leur poste principal, c’est-à-dire de l’entreprise pour laquelle leur nombre de jours rémunérés dans l’année (ou le cas échéant leur rémunération) est le plus élevé. Le revenu d’activité d’un individu est défini comme la somme des revenus tirés de l’ensemble de ses activités professionnelles, qu’elles soient salariées ou non et quelle que soit la nature de l’activité principale ; il n’est pas rapporté au temps de travail.
  • Lecture : en 2019, 10 % des travailleurs exerçant principalement comme non-salariés perçoivent un revenu d’activité annuel - tiré de l'ensemble de leurs activités professionnelles (y compris éventuelles activités salariées exercées en complément) - inférieur à 1 390 euros (D1), 50 % perçoivent un revenu d’activité compris entre 6 400 euros (Q1) et 42 250 euros (Q3) et 10 % perçoivent un revenu d’activité supérieur à 81 920 euros (D9). Le revenu d'activité annuel moyen de l'ensemble des travailleurs exerçant principalement comme non-salariés est de 35 690 euros.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
  • Source : Insee, Panel tous actifs 2019.

Distribution du revenu d’activité en 2019 selon la nature de l'employeur principal

  • Note : dans cette figure, les individus sont considérés comme « non-salariés » si la majorité de leurs revenus provient d’une activité non salariée. Dans le cas contraire, ils sont alors considérés comme « salariés », du secteur privé ou de la fonction publique selon le secteur de leur poste principal, c’est-à-dire de l’entreprise pour laquelle leur nombre de jours rémunérés dans l’année (ou le cas échéant leur rémunération) est le plus élevé. Le revenu d’activité d’un individu est défini comme la somme des revenus tirés de l’ensemble de ses activités professionnelles, qu’elles soient salariées ou non et quelle que soit la nature de l’activité principale ; il n’est pas rapporté au temps de travail.
  • Lecture : en 2019, 10 % des travailleurs exerçant principalement comme non-salariés perçoivent un revenu d’activité annuel - tiré de l'ensemble de leurs activités professionnelles (y compris éventuelles activités salariées exercées en complément) - inférieur à 1 390 euros (D1), 50 % perçoivent un revenu d’activité compris entre 6 400 euros (Q1) et 42 250 euros (Q3) et 10 % perçoivent un revenu d’activité supérieur à 81 920 euros (D9). Le revenu d'activité annuel moyen de l'ensemble des travailleurs exerçant principalement comme non-salariés est de 35 690 euros.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
  • Source : Insee, Panel tous actifs 2019.
Quelles différences de salaires entre territoires ?
Quelles différences de salaires entre territoires ?

Dans le secteur privé, le salaire en équivalent temps plein (EQTP) moyen au lieu de travail est nettement plus élevé en Île‑de‑France que dans les autres régions : en 2021, il y dépasse la moyenne nationale de 29 %, et même de 58 % dans les Hauts‑de‑Seine et de 43 % à Paris. Dans toutes les autres régions, il est inférieur à la moyenne nationale. Ces écarts proviennent notamment de la concentration, en Île‑de‑France, des salariés les plus diplômés et des cadres, ainsi que de la localisation des secteurs les plus rémunérateurs (finance‑assurance, information‑communication). Ils sont aussi liés à des prix à la consommation ou du foncier plus élevés en région parisienne qu’ailleurs en France métropolitaine.

Pour les mêmes raisons, le salaire moyen est relativement plus élevé dans les départements couvrant les grandes métropoles (Rhône et Haute‑Garonne notamment). À l’opposé, il est plus faible en Corse malgré un niveau de prix plus élevé que dans les autres régions hors Île-de-France. Parmi les départements d’outre-mer (DOM), le salaire moyen est relativement plus élevé en Guyane, notamment en raison des activités liées à la base spatiale, et plus faible à La Réunion.

Dans la fonction publique, le salaire moyen est beaucoup plus homogène entre les départements métropolitains que dans le secteur privé. Il reste supérieur en Île-de-France, notamment à Paris où il dépasse la moyenne nationale de 17 % en 2021. Cet écart provient pour partie de la présence des directions générales des ministères, qui concentrent davantage de salariés occupant des fonctions d’encadrement et de direction, et d’indemnités de résidence plus élevées en Île-de-France, pour compenser un coût du logement plus important. À l’inverse du secteur privé, le salaire moyen dans la fonction publique est nettement plus élevé dans les DOM qu’en France métropolitaine, de 22 % pour La Réunion à 26 % pour la Guadeloupe, du fait du dispositif de majoration des traitements pour les fonctionnaires travaillant dans ces départements.

Salaires en EQTP dans le secteur privé au niveau départemental en 2021

en % de la moyenne nationale
Salaires en EQTP dans le secteur privé au niveau départemental en 2021 (en % de la moyenne nationale) - Lecture : en 2021, à Paris, dans le secteur privé, le salaire en équivalent temps plein (EQTP) moyen dépasse la moyenne nationale de 42,5 %.
Département Écart à la moyenne nationale
Ain -8,9
Aisne -16,4
Allier -18,2
Alpes-de-Haute-Provence -17,7
Hautes-Alpes -19,5
Alpes-Maritimes -1,8
Ardèche -15,9
Ardennes -14,9
Ariège -19,6
Aube -15,2
Aude -20,8
Aveyron -17,7
Bouches-du-Rhône -1,3
Calvados -14,3
Cantal -22,3
Charente -13,2
Charente-Maritime -17,5
Cher -13,6
Corrèze -18,4
Côte-d'Or -9,8
Côtes-d'Armor -16,8
Creuse -22,8
Dordogne -20,1
Doubs -11,7
Drôme -9,9
Eure -10,6
Eure-et-Loir -11,8
Finistère -13,9
Corse-du-Sud -14,1
Haute-Corse -17,0
Gard -12,7
Haute-Garonne 1,9
Gers -20,2
Gironde -6,0
Hérault -11,2
Ille-et-Vilaine -8,8
Indre -18,4
Indre-et-Loire -10,5
Isère 0,1
Jura -13,7
Landes -17,5
Loir-et-Cher -14,3
Loire -10,6
Haute-Loire -19,2
Loire-Atlantique -6,3
Loiret -9,3
Lot -17,7
Lot-et-Garonne -18,7
Lozère -23,0
Maine-et-Loire -14,0
Manche -13,6
Marne -9,2
Haute-Marne -17,9
Mayenne -14,5
Meurthe-et-Moselle -11,1
Meuse -16,2
Morbihan -16,0
Moselle -12,4
Nièvre -19,0
Nord -7,3
Oise -9,8
Orne -18,8
Pas-de-Calais -16,3
Puy-de-Dôme -7,9
Pyrénées-Atlantiques -10,6
Hautes-Pyrénées -19,0
Pyrénées-Orientales -18,7
Bas-Rhin -5,8
Haut-Rhin -9,1
Rhône – métropole de Lyon 5,0
Haute-Saône -17,7
Saône-et-Loire -13,4
Sarthe -14,4
Savoie -7,9
Haute-Savoie -5,3
Paris 42,5
Seine-Maritime -7,1
Seine-et-Marne -5,2
Yvelines 21,2
Deux-Sèvres -10,4
Somme -14,0
Tarn -15,4
Tarn-et-Garonne -17,9
Var -14,7
Vaucluse -13,9
Vendée -16,9
Vienne -15,4
Haute-Vienne -14,9
Vosges -16,2
Yonne -16,3
Territoire-de-Belfort -3,1
Essonne 8,0
Hauts-de-Seine 58,0
Seine-Saint-Denis 10,2
Val-de-Marne 11,5
Val-d'Oise -0,7
Guadeloupe -9,7
Martinique -10,3
Guyane -7,4
La Réunion -15,7
  • Lecture : en 2021, à Paris, dans le secteur privé, le salaire en équivalent temps plein (EQTP) moyen dépasse la moyenne nationale de 42,5 %.
  • Champ : salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2021.

Salaires en EQTP dans le secteur privé au niveau départemental en 2021

  • Note : les données équivalentes pour la fonction publique sont disponibles dans le fichier des données à télécharger.
  • Lecture : en 2021, à Paris, dans le secteur privé, le salaire en équivalent temps plein (EQTP) moyen dépasse la moyenne nationale de 42,5 %.
  • Champ : salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2021.

1. Une série vidéo pour faire le tour de la question

Épisode 1 : qu'est-ce que le salaire ?


Épisode 2 : comment mesurer les écarts de salaires ?

Épisode 3 : la distribution des salaires


Épisode 4 : les écarts de salaire femmes-hommes

2. Le suivi annuel des salaires

Le suivi annuel des salaires vise à disposer d’un système intégré entre indicateurs macroéconomiques et données individuelles sur la distribution des salaires.

Sources utilisées dans le secteur privé et le secteur public

Le suivi annuel des salaires mobilise principalement les bases Tous Salariés, sources statistiques construites à partir des déclarations sociales ou des données administratives.

Les informations relatives au secteur privé sont issues des déclarations annuelles de données sociales (DADS) et des déclarations sociales nominatives (DSN) qui s’y sont largement substituées depuis 2018. Les informations relatives à la fonction publique sont issues depuis 2009 du système d’information sur les agents des services publics (Siasp), alimenté principalement par les fichiers mensuels de paye de l’État pour les agents civils de la fonction publique de l’État (FPE) et par les DADS pour ceux de la fonction publique territoriale (FPT), de la fonction publique hospitalière (FPH) et de certains établissements publics relevant de la FPE. La déclaration sociale nominative (DSN) s’applique progressivement à la fonction publique, avec une montée en charge entre 2020 et 2022 : elle devient ainsi la source unique de suivi annuel des salaires, commune au privé et au public.

Deux enquêtes statistiques complètent ces sources administratives : l’enquête de l’Insee sur le coût de la main‑d’œuvre et la structure des salaires (Ecmoss) ainsi que l’enquête de la Dares, service statistique du ministère du Travail, sur l'activité et les conditions d’emploi de la main‑d’œuvre (Acemo).

La mesure du salaire net et du salaire brut

La mesure du salaire net est construite à partir du salaire net fiscal renseigné dans les déclarations administratives. Elle ne couvre pas les montants d’épargne salariale placés sur un plan d’épargne d’entreprise qui ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu. Depuis 2013, elle couvre, en tant qu’avantage en nature, les cotisations pour complémentaire santé obligatoire payées par l’employeur (année à partir de laquelle celles‑ci sont devenues imposables et ont donc été intégrées dans le salaire net fiscal).

La mesure du salaire brut est construite à partir de l'assiette de CSG déclarée dans les déclarations sociales. Elle couvre l'ensemble des composantes du salaire brut, en particulier les montants d'épargne salariale (qu'ils soient directement perçus par les salariés ou mis sur un plan d'épargne d'entreprise) et les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire.

Un indicateur phare : le salaire en EQTP

L’unité statistique considérée est le poste de travail, chaque poste correspondant au cumul sur un an des périodes d’emploi d’un même salarié dans un même établissement. Si un salarié occupe plusieurs postes dans des établissements différents en cours d’année (simultanément ou successivement), chacun de ses postes est pris en considération au prorata de sa durée.

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris ceux à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif.

S’agissant des données structurelles, les publications de l’Insee sur les salaires dans le privé et dans le public reposent principalement sur l’analyse du salaire net en EQTP : niveau et évolution moyens, distribution, ventilation par sexe, catégorie socioprofessionnelle (statut dans la fonction publique), secteurs d’activité (types d’établissements dans la fonction publique). Les principales statistiques sont également diffusées pour le salaire brut en EQTP ainsi que pour les salaires horaires bruts et nets.

Des décompositions éclairantes des évolutions de salaires

L’évolution du salaire moyen d'une année sur l’autre peut se décomposer entre les évolutions des salaires et celles des effectifs de groupes de salariés. Les salariés peuvent être répartis en trois groupes selon leurs évènements de carrières sur ces années :

  • les salariés dits « en place », c’est-à-dire présents durant les deux années chez le même employeur, qui représentent une majorité de salariés. La rémunération moyenne des personnes en place (RMPP) augmente en général plus rapidement que le salaire moyen de l’ensemble des salariés, dans la mesure où son évolution intègre les gains liés à l’ancienneté et aux progressions de carrière au sein des entreprises ou de la fonction publique ;
  • les salariés qui entrent sur le marché du travail au cours de l’une des deux années (les « entrants ») puis, réciproquement, ceux qui en sortent (les « sortants »). En général, l'écart de salaire moyen entre les « entrants » et les « sortants » contribue négativement à l'évolution du salaire moyen de l'ensemble des salariés : cela reflète le fait que les jeunes générations entrantes sont moins rémunérées que celles partant à la retraite (« effet de noria ») ;
  • les salariés dits « fluctuants », qui ne sont dans aucune des deux premières catégories.

À titre d’illustration, entre 2018 et 2019, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés de la fonction publique d’État s’est presque stabilisé en euros constants (-0,1 %). La rémunération des personnes en place a augmenté de 1,5 %, contribuant pour +1,0 point à l'évolution d’ensemble. Cette hausse n’a pas suffi à compenser les baisses pour les autres groupes, et notamment l’écart de salaire moyen entre salariés « entrants » et « sortants », qui contribue pour -0,7 point à l’évolution d’ensemble.

Au-delà des événements de carrière, l’évolution du salaire moyen peut aussi s’expliquer par des effets de modification de la structure des emplois par qualification et/ou secteur d’activité. Sur les dernières décennies, par exemple, l’augmentation tendancielle de la part des cadres, les mieux rémunérés, et la réduction concomitante de la part des professions peu ou pas qualifiées, les moins payées, rehausse mécaniquement le salaire moyen dans le secteur privé.

Un indicateur complémentaire intégrant le volume de travail : le revenu salarial

Le revenu salarial correspond à l’ensemble des rémunérations nettes (c’est‑à‑dire après versement des cotisations sociales, de la CSG et de la CRDS) perçues par une même personne au cours d’une année. Celles-ci ne sont pas rapportées au volume de travail correspondant : deux salariés payés au même taux horaire disposeront par exemple d’un revenu salarial variant du simple au double si l’un a réalisé deux fois plus d’heures de travail que l’autre dans l’année. Les disparités en matière de revenu salarial reflètent ainsi les inégalités de salaire mais également les inégalités de temps de travail.

L’unité considérée pour le calcul du revenu salarial est le salarié (sur une année) et non le poste de travail. Le revenu salarial est calculé à partir du panel Tous salariés, fichier longitudinal construit à partir des bases Tous salariés, qui suit pour un douzième de la population salariée leurs périodes d’emploi, les caractéristiques de leurs employeurs et leurs salaires.

3. Le suivi conjoncturel des salaires

Le suivi conjoncturel des salaires vise à produire des indicateurs macroéconomiques trimestriels retraçant l’évolution récente des salaires. Il s’appuie nécessairement sur des sources disponibles rapidement, qu’il s’agisse de données administratives agrégées trimestriellement ou d’enquêtes trimestrielles. Les principaux indicateurs conjoncturels de suivi des salaires sont le salaire moyen par tête (SMPT) et le salaire mensuel de base (SMB).

Le salaire moyen par tête

Le salaire moyen par tête (SMPT) rapporte les masses salariales brutes versées par l’ensemble des entreprises au nombre de salariés en personnes physiques. Il est calculé dans les comptes nationaux annuels à partir des sources fiscales d’entreprises au numérateur et des Estimations d’emploi au dénominateur. Il est calculé dans les comptes nationaux trimestriels à partir des assiettes de cotisations salariales fournies par la Caisse nationale de l’Urssaf (et les Estimations trimestrielles d’emploi pour les effectifs), environ 60 jours après la fin d’un trimestre. Les assiettes de cotisations salariales couvrent pratiquement l’ensemble des rémunérations, notamment les primes et les heures supplémentaires, mais pas l’épargne salariale (intéressement, participation), que les masses salariales sont censées couvrir. La méthode d’étalonnage‑calage des comptes trimestriels permet de corriger ce biais. L’évolution du SMPT reflète l’évolution des qualifications et de la quotité du travail (effets structurels) et celle de la rémunération des heures supplémentaires et des primes, de la contrepartie des arrêts maladie et du recours au chômage partiel (effets conjoncturels).

Le salaire mensuel de base

Disponible plus rapidement (environ 45 jours après la fin d’un trimestre) mais sur un concept et un champ plus réduits que le SMPT, le salaire mensuel de base est estimé à partir de l’enquête trimestrielle Acemo de la Dares (enquête sur l’activité et les conditions d’emploi de la main‑d’œuvre) qui couvre les entreprises de 10 salariés ou plus, hors agriculture et secteurs non marchands, de France métropolitaine. Dans cette enquête, chaque établissement ou entreprise déclare les salaires de base (c’est‑à‑dire hors primes et hors rémunération pour heures supplémentaires ou complémentaires et hors avantages en nature) de postes de travail considérés comme représentatifs d’au plus douze catégories professionnelles. Contrairement au SMPT, l’évolution du SMB est à structure constante et ne reflète pas l’évolution de la structure des emplois par niveau de qualification, ni ne couvre les composantes les plus conjoncturelles de la rémunération (primes, heures supplémentaires). Le SMB reflète ainsi la tendance sous-jacente des salaires.

L’indice de coût du travail

Autre indicateur conjoncturel, l’indice du coût du travail (ICT), qui a deux volets  : l’ICT‑salaires et charges et l'ICT‑salaires seuls. Publié environ 70 jours après la fin du trimestre, il retrace l’évolution du coût de la main‑d’œuvre à des fins de comparaisons internationales. Il est calculé, par application des barèmes en vigueur, à partir des masses salariales (assiettes de cotisations salariales), des effectifs et des exonérations de cotisations déclarés chaque trimestre à la Caisse nationale de l'Urssaf ; au dénominateur le volume horaire de travail est issu d’une exploitation des heures rémunérées dans les déclarations sociales nominatives depuis 2020.

Pour des raisons de disponibilité des données, l’ICT ne suit pas l’évolution de l’épargne salariale ou du forfait social. L’indice intègre en revanche les autres éléments de coût du travail comme les taxes relatives à l’emploi et aux salaires payées par l’employeur (contributions employeurs à l’effort de construction, taxe sur les salaires, fonds national d’aide au logement), les contributions de l’employeur au financement de la formation professionnelle, la taxe d’apprentissage, le versement transport. Il intègre enfin les subventions perçues par l’employeur et notamment le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) entre 2013 et 2018.

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