Insee Flash Occitanie · Novembre 2022 · n° 122

L'abstention continue de progresser en Occitanie en 2022

L'année 2022 est marquée par deux échéances politiques majeures : l'élection présidentielle (les dimanches 10 et 24 avril) et les élections législatives (les dimanches 12 et 19 juin).

Parmi les personnes résidant en Occitanie, 4,1 millions sont inscrites sur les listes électorales, soit 92 % des personnes en âge de voter. La région se place dans la moyenne nationale.

En Occitanie, 38 % des inscrits ont participé à tous les tours des élections présidentielle et législatives. La région se situe ainsi au-dessus de la moyenne française (36 %) pour le vote systématique, en 4^e position derrière la Nouvelle-Aquitaine (42 %), la Bretagne et les Pays de la Loire (39 %). Le vote intermittent est le choix de 47 % des inscrits de la région, tandis que 15 % se sont abstenus systématiquement.

L'abstention à tous les tours des élections augmente régulièrement en Occitanie entre 2007 et 2022, passant de 8 % à 15 % (figure 1). Alors que le vote systématique était majoritaire de 2002 à 2012, les élections de 2017 et 2022 sont marquées par un net recul de celui-ci au profit de l'abstention systématique ou du vote intermittent. Ce dernier est d'ailleurs, depuis 2017, plus fréquent que le vote systématique même s'il recule légèrement en 2022 (47 % contre 49 % en 2017).

L'élection présidentielle mobilise beaucoup plus que les élections législatives, dans la région comme dans le reste de la France. Ainsi en 2022, 71 % des inscrits en Occitanie se sont déplacés ou ont donné procuration (encadré) lors des deux tours de la présidentielle, alors qu'ils n'étaient que 41 % aux deux tours des législatives.

Cependant, l'élection présidentielle a moins mobilisé en 2022. La participation des électeurs aux deux tours baisse de 4 points entre 2017 et 2022 en Occitanie, contrairement aux élections législatives où la participation aux deux tours est stable.

En Occitanie comme en France, la participation augmente avec le niveau de diplôme. Parmi les personnes âgées de 25 ans ou plus, 46 % des diplômés de l'enseignement supérieur se sont systématiquement rendus aux urnes en 2022 (figure 2), alors qu'ils ne sont que 31 % chez les personnes sans aucun diplôme. De façon symétrique, les non-diplômés sont plus nombreux à s'abstenir systématiquement (27 %) que les diplômés du supérieur (8 %).

Le vote systématique est plus fréquent chez les cadres (43 %) que chez les ouvriers (27 %) et les employés (34 %). De manière analogue, les ouvriers s'abstiennent systématiquement de voter dans un cas sur cinq, soit trois fois plus souvent que les cadres. Les chômeurs sont également particulièrement nombreux à s'abstenir systématiquement (22 % contre 12 % chez les actifs ayant un emploi).

En lien avec le diplôme et la catégorie sociale, la participation électorale croît avec le niveau de vie : parmi les 25 % les plus modestes, 21 % se sont abstenus de voter à l'ensemble des scrutins, contre seulement 7 % parmi les 25 % les plus aisés.

Le vote systématique est plus élevé dans les zones rurales ainsi que dans les petites villes. En revanche, les inscrits s'abstiennent plus souvent dans les grands centres urbains où l'abstention systématique dépasse les 20 %.

En Occitanie, un quart des inscrits de moins de 30 ans n'ont voté à aucun scrutin en 2022 (figure 3) et le vote intermittent dépasse le vote systématique parmi ceux qui ont voté.

À partir de 30 ans, la participation systématique augmente avec l'âge : elle progresse ainsi de 25 % chez les 30 à 39 ans à 35 % chez les 40 à 49 ans et atteint 59 % pour les personnes de 70 à 79 ans.

Parallèlement, l'abstention systématique décroît jusqu'à 39 ans, puis se stabilise entre 7 % et 11 % pour les électeurs de 40 à 79 ans. Comme pour les scrutins précédents, l'abstention systématique est très forte chez les 80 ans ou plus, une partie d'entre eux, en perte d'autonomie, ne pouvant se rendre aux urnes. Toutefois, parmi les inscrits de 80 ans ou plus, le vote systématique reste prépondérant à 38 %, soit près de trois fois plus que chez les moins de 30 ans (14 %).